Dans une petite cabane vivait la famille d'un pauvre chasseur siberien. Ils n'avaient qu'un fils. Il s'appelait Akouch. Un jour de printemps, - Akouch avait alors 7 ans, - son pere ne rentra pas de la chasse. Peu avant le Nouvel An, sa mere mourut de faim, et le garc.on resta seul.
Un chasseur prit Akouch et l'emmena au village. Les gens s'assemblerent en grand nombre pour decider ce qu'on allait faire de lui. Alors, le pope s'approcha d'Akouch et l'emmena chez lui.
La vie chez le pope fut dure. On faisait Akouch beaucoup travailler, et pendant les repas il devait rester dans un coin et attendre les restes.
Mais un nouveau printemps arriva. Envoye par le pouvoir des Soviets, un instituteur arriva au village. Il etait komsomol. Les enfants l'adoraient et passaient avec lui des journees entieres. Seul Akouch ne pouvait pas quitter la maison du pope.
Mais un beau matin, alors que le maitre preparait ses cours, un petit garc.on maigre entra dans sa chambre. C'etait Akouch. Roman Andreevitch lui donna un livre, un cahier et des crayons. Le garcon examinait attentivement une belle reproduction du Kremlin.
- Sais-tu, Akouch, ce que c'est? demanda doucement le maitre.
Akouch reflechit et dit:
- C'est un grand village.
- Non, Akouch, c'est Moscou. C'est la qu'habite l'homme le plus juste de la terre. Il s'appelle Vladimir Ilitch Lenine.
Roman Andreevitch offrit a Akouch un petit portrait de Lenine.
Une nuit, un inconnu vint trouver le pope. Akouch entendit ces mots: «Il faut tuer l'instituteur!» Akouch courut chez l'insti-tuteur et lui raconta tout. Roman Andreevitch dit merci au garcon et lui noua un foulard rouge autour du cou.
Quand la femme du pope vit le foulard, elle se mit a crier:
- «Je te brulerai vif avec ce chiffon».
Akouch s'enfuit du village et erra longtemps dans la taiga. Le soir, il entendit soudain aboyer un chien. Akouch approcha. Sur une grosse pierre, le pope etait assis, a ses cotes, il Сѓ avait un coffre plein d'or. Bientot l'inconnu vint retrouver le pope et ils porterent ensemble le coffre dans la taiga. Akouch les suivit en se couchant derriere les arbres.
Dans la nuit, affame et epuise, Akouch arriva chez l'instituteur et lui raconta tout. En le couchant, Roman Andreevitch trouva sous sa chemise le portrait de Lenine qu'il lui avait offert. Le lende-main, Akouch se reveilla de bonne heure1. A cote de la maison, les gens parlaient fort. Le garcon ouvrit la fenetre: on menait prisonniers, le pope et l'inconnu avec le coffre qu'Akouch avait vu dans la taiga.
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