Il y a cinquante ans
Прислано Pretich March 13 2014 19:32:29

Il y a cinquante ans

 

 

Tchekistes rougesDerriere le bourg ouvrier, il у a un grand terrain vague. C'est le lieu des jeux des enfants.

 

Aujourd'hui, on joue aux «Tchekistes rouges».

 

Rostislav Sizov, eclaireur du detachement des «Tchekistes», a devine la manoeuvre de l'adversaire et court faire son rapport a son chef.

 

Devant lui, le talus de la voie ferree qu'il faut franchir, puis des buissons.

 

Le garcon sauta sur les rails et sentit sous ses pieds la terre meuble au lieu du metal. Il recula, surpris. Il faisait si sombre qu'on ne pouvait voir les rails. Des mains, il tatait les rails, et soudain, il faillit crier: il n'y avait plus de rail sur la longueur d'un bras.

 

Que faire? A 11 heures devait passer le rapide de Sverdlovsk. Une seule pensee l'occupe: «Dans 20 minutes, le train sera la». En descendant le talus, il calculait: «10 minutes pour prendre une lampe a la maison, 10 minutes pour revenir. Il faut aller tout droit, pas par la route»

 

Les buissons dechiraient sa chemise, des piquants se plantaient dans ses epaules et ses mains.

 

Le voici deja sur le perron de sa maison, voici la lampe de son pere. Rostislav secoue comme d'habitude la lampe pour verifier le petrole: il n'en reste qu'un peu au fond. Jetant la lampe, il saisit un tas de journaux et des allumettes.

 

Le retour lui parut long et penible. Quand Rostislav se hissa sur le talus, le train etait deja tout proche. Il alluma aussitot plusieurs journaux et les leva au-dessus de sa tete. Puis encore et encore. Les flammes lechaient ses doigts, sautaient sur sa chemise et ses cheveux.

 

Plus d'allumettes! Alors il cessa d'eteindre le feu qui prenait a sa chemise et у alluma ses nouvelles torches.

 

Le garcon perdait connaissance quand les phares de la locomotive l'eclairerent. En tombant, il entendit s'arreter le train. Il arracha sa chemise en flammes et l'agita une derniere fois.

 

Il reprit connaissance dans les bras d'un homme de haute taille qui essuyait ses larmes et Tembrassait.

 

Rostislav entendit des voix qui disaient: — Vous vous ren-dez compte! on a pu arreter la locomotive a 15 metres.

 

Les femmes serraient contre leur poitrine les enfants affoles, en pensant a ce qui leur serait arrive a tous sans ce garcon brule, en sang, que tenait le machiniste.

 

 

***